Diplômée de l’Académie de beaux-arts de Florence, Maria Letizia Piantoni est photographe et centre son travail sur la mémoire et sur la relation aux "lieux qu’on habite". Finaliste du prix HSBC (2010), lauréate Prix Roger Thérond de l’Image documentaire (Sète, 2011), coup de coeur de la Bourse du talent (2011), coup de coeur Eurazeo (2012). La photographie, ainsi que le matériel sonore enregistré, sont parties intégrantes de sa recherche. Le besoin d’interroger le réel et la question de l’autre, ainsi que le questionnement sur la place du photographe et sa propre forme d’engagement dans la société, l’ont conduite vers des projets où l’individuel et le collectif s’imbriquent au profit d’une captation moins volontaire. L’intention y est stable, soit la confrontation d’une part intime à un universel ressenti.
Présentation série STANZE
J’ai commencé à suivre le travail de démolition de la première barre d’une cité de l’Ile Marante, en banlieue parisienne en septembre 2007. J’ai continué sur la deuxième barre, que j’avais vue encore habitée, jusqu’à fin 2009.
J’ai réalisé ce travail en deux parties : la première, en répondant à l’appel d’offre du bailleur social I3F,
pour lequel j’étais chargé de travailler sur la mémoire d’un lieu destiné à disparaître. Un lieu comme il y en a partout dans nos banlieue, rien d’extraordinaire ni de spectaculaire, juste "un lieu de vie".
J’ai suivi les diverses phases du démembrement de la barre au fur et à mesure des jours. J’ai accompagné l’historien lors de ses rencontres avec les habitants pour lesquels le deuil à faire était parfois extrêmement difficile.
La deuxième partie, qui est celle de cette série, a été un choix très personnel, en ayant le désir de faire un travail documentaire, non pas détaché de la réalité du moment, mais basé plus sur l’évocation du sujet et plus lié pour moi au ressenti.
C’est pour cette raison que j’ai pris le parti d’un cadrage frontale, répétitif, presque obsessionnel, en
travaillant sur la relation intérieur/extérieur et me laissant guider par la lumière jouant sur les traces
presque infimes du passage des hommes.
Rythmes de lignes, d’ombres et de lumières. Des voix imaginées ou alors réellement emprisonnées dans ces murs.
Toutes ces pièces, pareilles et différentes à chaque fois, m’ont émue et attirée. Une pièce ….. qui contenait d’innombrables répliques d’elle-même… A mesure qu’on regarde et qu’on pénètre ces espaces, ils deviennent émouvants. J’y suis retournée une infinité de fois, par tous les temps. Dans ces lieux j’ai pu m’émerveiller. Je me déplaçais dans l’axe du lever et du coucher du soleil. Les pièces subissaient l’influence du temps et des moments de la journée. "Les lieux s’éclairent et s’assombrissent semblant s’assoupir et se réveiller au fil des heures, paraissent attirer le ciel à l’intérieur des pièces ". J’ai eu la chance de pouvoir prendre mon temps dans ces lieux et j’y était presque toujours seule pendant plusieurs heures. Nous nous rencontrions avec les ouvriers lors des temps de pose, pendant lesquels on discutait beaucoup, mais nous ne travaillions jamais au même étage. Pendant les premières phases de la démolition, les changements sont graduels et on a tout le temps de regarder. Mais il y a trop d’informations partout qui dénaturent les lignes simples des lieux. C’est après la phase de désamiantage que les espaces deviennent réellement poétiques à mes yeux. Quand il ne reste presque plus rien, et pourtant …. Mais, dans cette phase de la démolition, tout va très vite. De l’extérieur le bâtiment est littéralement "dévoré" par grignotage. Des pièces se retrouvent ouvertes sur l’extérieur et elles disparaissent en quelques heures.Des couloirs éventrés, on est déjà dehors.
Parcours
Diplômée de l’Académie de Beaux Arts de Florence, elle travaille pendant trois ans auprès de l’Union Latine, Organisation intergouvernementale.
Après un premier contact avec la photographie (Présences/Absences sur la relation de l’humain à la ville en 1994), l’image est sortie de sa vie jusqu’en 2007. « C’est en répondant à un appel d’offre de l’Immobilière I3F pour un reportage sur un lieu voué à disparaître (les barres de la cité de l’Ile Marante en banlieue parisienne), et la série « Stanze » réalisée en parallèle du travail de reportage, que l’importance d’utiliser la photographie m’a paru comme une nécessité ».
Finaliste du prix HSBC (2010), Lauréate du Prix Roger Thérond de l’Image Documentaire (Sète 2011), Coup de coeur de la Bourse du Talent (2011), Coup de coeur Eurazeo (2012).
Depuis, elle effectue différentes résidences d’artiste et la photographie, ainsi que le matériel sonore enregistré, sont devenus partie intégrante de sa vie et de sa recherche. Prix 2021 Bourse du Cnap pour la photographie documentaire pour « Histoire d’une transplantation »
2012 Prix de la Daac, au Jeu de Paume pour Passages
(réalisé avec des jeunes en situation de déscolarisation
de La Courneuve), Paris
2012 Coup de cœur Eurazeo, Paris
2011 Coup de cœur La Bourse du talent, Paris
2011 Prix Roger Thérond de l’Image Documentaire
(Sète)
2010 Finaliste du prix HSBC
Expositions et présentations
2025 Le lieu dit au Pavillon Vendôme, Clichy, marsmai 2025, d’après une résidence de 18 mois avec Hortense Soichet
2023 Naître de partout, avec Maud Thiria, poète film
en images fixes, montage Aitor Ibáñez, Maison de la
Poésie, Paris, mai 2023
2023 Naître de partout, pour les Mondes Nouveaux, Ministère de la Culture ; avec Maud Thiria, poète, exposition installation, production Vivanto, Manoir du Tourp, Normandie, février 2023
2018 Il me souvient, (résidence art santé, publication
et exposition) Paris
2018 Festival Fictions Documentaires, Carcassonne
2016 Événement installation « Visibile ma non
troppo », pour Leica camera Rencontres d’Arles
2015 Événement « La boîte », pour Leica camera
Rencontres d’Arles
2015 Nous sommes tous des paysages, Colombes
(France)
2015 L’héritage, avec Francesca Lattuada, Musée
d’histoire de Colombes (France)
2014 « Photographie en action », Cité de l’Architecture,
Paris
2014 Espace(s), collective, La(b) galerie Artyfact, Paris
2013 Forofever, « avec la galerie Tagomago, Paris
2013 Verdecoprente festival, (Italie)
2013 Galerie Jean Paul Knott, collective avec SKIN, Bruxelles
2013 Skin spirit, collective, Parlement Européen, Bruxelles
2012 Paris Off, la Bellevilloise, Galerie Tagomago, Paris
2010 « Stanze », offsète d’Images Singulières, Sète (France)
2010 « hors les murs », par Fetart, Colombes (France)
Parutions
C’est mon pavé, c’est mon bitume, éditions Créaphis, mai 2025 ; Mondes Nouveaux, Beaux-Arts de Paris éditions, anthologie des projets, 2023 ; Même les oiseaux chantent pendant le chaos(respiration collective), Les éditions de l’épair 2020;La photographe Maria Letizia Piantoni et la question de l’autre, dans Article, de Léon Mychkine, 21 mars 2020, https://article.fr/la-photographe-marialetizia-piantoni-et-laquestion-de-lautre-entretien‑1/;La photographe Maria Letizia Piantoni et la présenceabsence de l’autre, dans Article, de Léon Mychkine, 23 mars 2020, https://art-icle.fr/laphotographe-maria-letizia-piantoni-et-la-presenceabsence-de-lautre‑2/; portfolio Stanze, revue regards 2018 ; Inside, la boîte, Liberation 2015 ; Inside, la boîte, L’Oeil de la photographie 2015 ; Opéra Bastille livret 2018 ; Opéra de la monnaie de Bruxelles, livret 2015 ; portfolio Stanze, Fill-in 2011 ; Stanze, Nakedbutsafe n°2, Londres ; portfolio l’héritage (la beauté de l’élémentaire) Nakedbutsafe n°3, Londres ; Nous sommes tous des paysages, Escourbiac, Paris 2015 ; Dans la boîte, Escourbiac,, Paris 2016